Thomas Sandoz. Retenez ce nom. Sandoz, comme Ramuz et comme
Chessex, est un patronyme bien suisse. Et pour une fois, il va
falloir compter sur la littérature helvète.
par
Niklaus Manuel Güdel
Extrait de la Revue Les
Lettres & Les Arts, n°15, automne 2013
http://les-lettres-et-les-arts.com/
[à lire également dans cette revue : critiques signées
Guillaume Kaufmann et un texte inédit, "Ce père"]
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Les succès
rapides et souvent passagers sont, à en croire les palmarès récents
des prix littéraires, à la mode. Celui de Thomas Sandoz est
d'une tout autre nature. Il y a déjà un certain temps qu'il
trace son sillon et les pas successifs qu'il a franchis sont la
meilleure des garanties contre les effets de la spéculation.
Né en 1967 dans le Jura neuchâtelois, Thomas Sandoz a étudié
l'épistémologie et la psychologie avant d'obtenir un doctorat à
l'Université de Lausanne. À ce titre, il publie plusieurs essais
de vulgarisation scientifique, comme Histoires parallèles de la médecine (Éditions du Seuil, 2005) ou La
vraie nature de l'homéopathie (Presses universitaires de
France, 2001). Il s'est également intéressé à Allain Leprest
à qui il a consacré une grande biographie (Christian Pirot,
2003) et à la série Derrick, dont il a également publié une étude
(Derrick – L'ordre des choses, L'Hèbe, 1999). C'est en parallèle
de ces activités qu'il écrit pour le théâtre pour la chanson
et affine sa prose. De livre en livre, il trouve sa voix. Publiant
99 minimes (1997) et Gerb
(2001) aux éditions L'Âge d'Homme, ses débuts sont déjà marqués
par sa prose singulière, qui n'est pas sans rappeler son intérêt
pour le théâtre et son goût pour la chanson. Gerb
obtenait par ailleurs déjà un premier succès de prestige,
puisqu'il recevait le Prix Schiller d'encouragement.
En 2008, il publie aux éditions G d'Encre La
Fanée qui se voit décerner le Prix Auguste Bachelin et le
Prix Gasser. En 2011, son roman Même
en terre, publié aux éditions d'autre part (avant d'être réédité
chez Grasset) obtient le Prix Schiller, récompensant une œuvre
arrivant à sa pleine maturité, une écriture très affirmée et
personnelle qui est porteuse de bien des promesses. Promesses
tenues dans son nouveau roman, qu'il vient de publier, en février
dernier, sous le titre Les
temps ébréchés.
Il est fort à parier qu'on ne lui pardonnera pas facilement
d'avoir quitté l'édition suisse pour se faire publier en France,
mais il peut se consoler en regardant par-dessus son épaule le
sillon qu'il trace et, devant lui, un autre sillon, celui de
Chessex, qui l'a précédé de quelques décennies et dont il
s'annonce comme le plus sérieux successeur. […]
Extrait de la Revue Les
Lettres & Les Arts, n°15, automne 2013
http://les-lettres-et-les-arts.com/
[à
lire également dans cette revue : critiques signées
Guillaume Kaufmann et un texte inédit, "Ce père"]
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